Vous facturez un seul client, on vous impose des horaires, des méthodes de travail, vous rendez des comptes comme n’importe quel salarié ? Vous êtes peut‑être un « faux freelance ». Bonne nouvelle : la loi permet de faire reconnaître l’existence d’un CDI et d’obtenir vos droits.
Le Code du travail prévoit une présomption d’indépendance pour les personnes immatriculées (auto‑entrepreneurs, commerçants, etc.). Mais cette présomption peut être renversée si, en pratique, vous travaillez dans un lien de subordination durable avec votre client.
Article L8221‑6 du Code du travail
« L’existence d’un contrat de travail peut toutefois être établie lorsque les personnes mentionnées au I fournissent (…) des prestations à un donneur d’ordre dans des conditions qui les placent dans un lien de subordination juridique permanente à l’égard de celui‑ci. (…) Le donneur d’ordre (…) est tenu au paiement des cotisations et contributions sociales à la charge des employeurs… »
En clair : même si vous avez un statut d’indépendant, si votre client dirige votre travail de façon permanente (organisation, consignes, contrôle), un contrat de travail peut être reconnu.
La requalification ouvre la porte aux protections du salariat et à des régularisations financières. Notamment :
Pensez aux délais pour vos demandes de paiements :
Article L3245‑1 du Code du travail
« L’action en paiement ou en répétition du salaire se prescrit par trois ans à compter du jour où celui qui l’exerce a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l’exercer. La demande peut porter sur les sommes dues au titre des trois dernières années (…) ou, lorsque le contrat de travail est rompu, sur les sommes dues au titre des trois années précédant la rupture. »
Si le juge ou l’URSSAF constate du travail dissimulé via un « faux freelance », les organismes sociaux peuvent réclamer les cotisations manquantes.
Article R613‑15 du Code de la sécurité sociale
« Lorsque l’infraction de travail dissimulé (…) est constatée, les organismes (…) procèdent (…) au recouvrement de la différence entre :
– d’une part, le montant des cotisations et contributions (…) au titre de l’activité effectivement réalisée (…) ;
– d’autre part, le montant des cotisations et contributions calculées (…) au titre de cette période. »
Et le Code du travail précise que, s’il y a condamnation pénale pour travail dissimulé, le donneur d’ordre doit payer les cotisations employeur sur les sommes versées (Article L8221‑6 précité).
Un litige de requalification se joue aussi au calendrier. Retenez ces repères clés :
| Sujet | Délai | Référence |
|---|---|---|
| Paiement de salaires (rappels) | 3 ans | Article L3245‑1 du Code du travail |
| Action sur l’exécution du contrat (ex. requalification) | 2 ans | Article L1471‑1 du Code du travail |
| Contestation d’une rupture (licenciement, etc.) | 12 mois | Article L1471‑1 du Code du travail |
Article L1471‑1 du Code du travail
« Toute action portant sur l’exécution du contrat de travail se prescrit par deux ans (…) Toute action portant sur la rupture du contrat de travail se prescrit par douze mois à compter de la notification de la rupture. »
Ne rien faire, c’est risquer de perdre des sommes importantes à cause de la prescription.
En bref : si vous êtes piloté comme un salarié, la loi vous protège. Agissez sans attendre pour préserver vos droits et vos rappels de salaires. Notre outil vous accompagne pas à pas pour faire reconnaître votre CDI et obtenir ce qui vous est dû.