Le dépôt de garantie sert à couvrir d’éventuels impayés ou réparations locatives à votre charge. Mais il ne peut pas tout financer, et son montant est encadré.
Pour les locations meublées, la loi fixe un plafond clair.
Article 25-6 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 : « Par dérogation à l’article 22, le montant du dépôt de garantie exigible par le bailleur est limité à deux mois de loyer en principal. »
D’autres textes prévoient également un plafond de deux mois dans des régimes spécifiques de logement.
Article D353-171 du Code de la construction et de l'habitation : « Le bailleur peut demander […] le versement d'un dépôt de garantie qui ne peut être supérieur à deux mois de loyer en principal. »
Surtout, le bailleur ne peut retenir que ce qui lui est dû selon des règles précises: état des lieux comparé, réparations locatives imputables au locataire, et non la simple usure normale du logement.
L’état des lieux d’entrée et de sortie est la pièce maîtresse: il sert à comparer l’état du logement et à justifier (ou non) des retenues.
Article 3 du décret n° 2016-382 du 30 mars 2016 fixant les modalités d’établissement de l’état des lieux et de prise en compte de la vétusté: « La forme du document permet la comparaison de l’état du logement constaté à l’entrée et à la sortie des lieux. »
En cas de difficulté à établir l’état des lieux, la loi prévoit une solution impartiale:
Article 57 B de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986: « Si l’état des lieux ne peut être établi […] il est établi par un huissier de justice […] à frais partagés par moitié entre le bailleur et le locataire. »
Astuce: récupérez le bail, les deux états des lieux, et toute facture ou devis évoqué par le bailleur. Ces documents seront déterminants pour contester des retenues injustifiées.
Le propriétaire ne peut pas imputer au locataire l’usure normale du logement. La « vétusté » a une définition précise:
Article 4 du décret n° 2016-382 du 30 mars 2016: « La vétusté est définie comme l’état d’usure ou de détérioration résultant du temps ou de l’usage normal des matériaux et éléments d’équipement. »
Le locataire doit les réparations locatives et les dégradations dont il est responsable, mais avec des exceptions claires:
Article 7 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989:
- « c) De répondre des dégradations […] à moins qu’il ne prouve qu’elles ont eu lieu par cas de force majeure, par la faute du bailleur ou par le fait d’un tiers qu’il n’a pas introduit […] »
- « d) De prendre à sa charge l’entretien courant […] sauf si elles sont occasionnées par vétusté, malfaçon, vice de construction, cas fortuit ou force majeure. »
Tableau rapide
| Retenue possible | Fondement | Retenue contestable | Fondement |
|---|---|---|---|
| Impayés de loyers/charges justifiés | Obligations du locataire (art. 7, loi 1989) | Usure normale (vétusté) | Décret 2016-382, art. 4 |
| Dégradations imputables au locataire (prouvées par comparaison des états des lieux) | Art. 7, loi 1989 + Décret 2016-382, art. 3 | Malfaçon/vice de construction | Art. 7, loi 1989 |
| Menues réparations locatives (hors vétusté) | Art. 7, loi 1989 | Dommages dus à force majeure ou faute du bailleur | Art. 7, loi 1989 |
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Mise en demeure personnalisée et fiable
En résumé: fiez-vous aux documents, aux bons textes et à une mise en demeure solide. Si le bailleur bloque, vous avez les leviers nécessaires pour obtenir rapidement ce qui vous est dû.