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Colocation : solidaire des loyers après votre départ ?

Logement
27 septembre 2025

Quitter la coloc, rester solidaire ? Le point clé

Vous quittez une colocation, vous avez remis vos clés… et pourtant le bailleur vous réclame encore des loyers. Êtes-vous vraiment toujours solidaire ? La réponse est dans un article peu connu mais décisif de la loi du 6 juillet 1989.

Article 8-1 (Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989), extrait: « La solidarité d'un des colocataires et celle de la personne qui s'est portée caution pour lui prennent fin à la date d'effet du congé régulièrement délivré et lorsqu'un nouveau colocataire figure au bail. A défaut, elles s'éteignent au plus tard à l'expiration d'un délai de six mois après la date d'effet du congé. L'acte de cautionnement […] identifie nécessairement, sous peine de nullité, le colocataire pour lequel l'extinction de la solidarité met fin à l'engagement de la caution. »

En clair: si votre bail contient une clause de solidarité (très fréquente en colocation), votre obligation de payer pour les autres ne dure pas indéfiniment après votre départ.


La règle, simplement

  • Si un nouveau colocataire est ajouté au bail, votre solidarité s’arrête à la date d’effet de votre congé (à condition qu’il ait été donné régulièrement).
  • S’il n’y a pas de nouveau colocataire, votre solidarité cesse automatiquement au plus tard 6 mois après la date d’effet de votre congé.

Tableau récapitulatif

Situation au moment de votre départFin de votre solidaritéFin de l’engagement de votre caution
Un nouveau colocataire est ajouté au bailÀ la date d’effet de votre congéÀ la même date
Aucun nouveau colocataire au bailAu plus tard 6 mois après la date d’effet de votre congéAu plus tard 6 mois après la date d’effet de votre congé

Note importante: l’acte de caution doit obligatoirement identifier le colocataire garanti. À défaut, l’engagement peut être nul (Article 8-1, VI).


Congé « régulièrement délivré »: de quoi parle-t-on ?

La loi exige que votre congé soit donné dans les formes et délais légaux. Pour les logements meublés, la loi précise très clairement les modalités:

Article 25-15 (Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989), extrait: « Le locataire peut résilier le contrat à tout moment, sous réserve de respecter un délai de préavis d'un mois. Le congé doit être notifié par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou signifié par acte d'un commissaire de justice ou remis en main propre contre récépissé ou émargement. […] À l'expiration du délai de préavis, le locataire est déchu de tout titre d'occupation du logement loué. »

Pour les locations nues, les formes sont proches (préavis et modalités prévus par la loi et votre bail). L’essentiel, dans tous les cas, est de pouvoir prouver:

  • la date de réception par le bailleur,
  • la date d’effet de votre congé (point de départ de la fin de solidarité),
  • la remise des clés et l’état des lieux de sortie.

Droits et obligations de chacun

  • Vos droits:

    • Cesser d’être solidaire à la date prévue par la loi (entrée d’un remplaçant ou, à défaut, 6 mois après l’effet de votre congé), sur le fondement de l’Article 8-1 précité.
    • Faire valoir la nullité d’une caution qui n’identifie pas le colocataire garanti (toujours Article 8-1, VI).
  • Obligations du bailleur:

    • Ne pas réclamer au-delà de la période de solidarité légale.
    • En cas d’appel de la caution, respecter les limites posées par l’Article 8-1 (fin de l’engagement à la même date que vous, à condition que l’acte identifie le colocataire garanti).
  • Obligations des autres colocataires:

    • Assumer leurs propres loyers et charges après la fin de votre solidarité légale.
    • En cas d’arrivée d’un nouveau colocataire, signer l’avenant si le bailleur le propose.

Risques si vous ne réagissez pas

  • Réclamations et relances pour des sommes qui ne sont plus dues après la fin de votre solidarité.
  • Appel de votre caution (parents, proches), alors même que son engagement a peut-être cessé ou est irrégulier.
  • Procédures de recouvrement et frais supplémentaires si vous laissez la situation s’envenimer.

Agir vite et par écrit (preuve) est essentiel.


Que faire concrètement ?

  1. Donnez congé dans les formes légales et conservez les preuves de réception et de la date d’effet.
  2. Formalisez votre sortie: état des lieux, restitution des clés.
  3. Si un remplaçant est prévu, demandez au bailleur l’avenant actant son entrée au bail.
  4. Si le bailleur continue de réclamer après la fin de votre solidarité légale, mettez-le en demeure de cesser les poursuites en citant l’Article 8-1 (et, le cas échéant, l’irrégularité de la caution).
  5. En cas de désaccord persistant, préparez un dossier solide fondé sur les textes applicables.

Gagnez du temps avec notre outil

  • Recherche juridique intelligente: trouvez instantanément les textes utiles à votre situation (par exemple: Article 8-1 pour la fin de la solidarité en colocation, Article 25-15 pour les règles de congé en meublé).
  • Mise en demeure personnalisée et fiable: générez une lettre claire, fondée sur les bons articles, pour contester une réclamation de loyers post-départ ou l’appel abusif de votre caution.

À retenir

  • En colocation avec clause de solidarité, vous n’êtes pas solidaire « à vie ». La loi borne précisément cette solidarité: elle s’arrête à la date d’effet de votre congé si un remplaçant entre au bail, sinon au plus tard 6 mois après.
  • La caution suit la même échéance, à condition qu’elle vous identifie explicitement.
  • La clé, c’est un congé régulier, des preuves conservées, et des démarches écrites si le bailleur outrepasse ses droits. Notre outil vous accompagne à chaque étape.

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