Quand un artisan interrompt les travaux sans explication, vous n’êtes pas démuni. Le Code de la consommation encadre précisément la non-exécution d’une prestation de service.
Code de la consommation – Article L216-6
« En cas de manquement du professionnel à son obligation (…) de fourniture du service (…) le consommateur peut : 1° Notifier au professionnel la suspension du paiement de tout ou partie du prix (…) ; 2° Résoudre le contrat si, après avoir mis en demeure le professionnel (…) dans un délai supplémentaire raisonnable, ce dernier ne s’est pas exécuté (…)
Le consommateur peut toutefois immédiatement résoudre le contrat : 1° Lorsque le professionnel refuse (…) ou lorsqu’il est manifeste qu’il ne (…) fournira pas le service ; 2° Lorsque (…) la date (…) constituait pour le consommateur une condition essentielle du contrat.
Les dispositions du présent article sont sans préjudice de l’allocation de dommages et intérêts. »
En clair :
Plus vos preuves sont solides, plus vos démarches aboutissent.
Code de la construction et de l’habitation – Article R262-4
« Les travaux de rénovation sont réputés achevés (…) lorsque ceux prévus au contrat (…) sont exécutés. (…) Ce constat d’achèvement résulte de la déclaration certifiée par un homme de l’art (…) En cas de désaccord entre les parties, l’achèvement des travaux est constaté par une personne qualifiée, désignée par ordonnance (…) du président du tribunal judiciaire (…) »
Cet éclairage montre qu’en cas de désaccord sur l’état d’achèvement, un constat par un professionnel indépendant (voire désigné par le tribunal) peut trancher, notamment pour éviter qu’un abandon soit présenté comme une « fin de chantier ».
Si vous avez commandé les travaux à distance (internet, téléphone, démarchage à distance), la responsabilité de l’artisan est encore plus encadrée.
Code de la consommation – Article L221-15
« Le professionnel est responsable de plein droit à l’égard du consommateur de la bonne exécution des obligations résultant du contrat conclu à distance (…) »
Pratiquement, cela facilite la mise en cause de l’artisan pour l’inexécution, sauf s’il prouve un cas de force majeure, une faute du client ou le fait imprévisible et insurmontable d’un tiers.
Tableau récapitulatif:
Situation | Votre action | Base légale utile |
---|---|---|
Chantier à l’arrêt | Suspension du paiement | Code de la consommation, art. L216-6 |
Artisan ne reprend pas malgré relances | Mise en demeure puis résolution | Code de la consommation, art. L216-6 |
Désaccord sur l’achèvement | Constat par un professionnel/personne qualifiée | Code de la construction et de l’habitation, art. R262-4 |
Contrat conclu à distance | Responsabilité de plein droit du pro | Code de la consommation, art. L221-15 |
En bref: formalisez vite, mettez en demeure proprement, gardez la main sur les paiements et, au besoin, résolvez le contrat. Notre outil vous guide pas à pas et génère la mise en demeure adaptée pour accélérer le déblocage de votre chantier.