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Caméra du voisin pointée chez vous : que dit la loi ?

Logement
14 octobre 2025

Caméra braquée chez vous : le cadre légal, simplement

Vous avez repéré une caméra chez votre voisin qui semble filmer votre jardin, votre terrasse ou même l’intérieur de votre logement par une fenêtre. Est-ce légal ? Jusqu’où vont vos droits ? Et comment agir efficacement sans envenimer le voisinage ? Voici l’essentiel, textes à l’appui.


Vos droits: l’intimité de la vie privée protégée

Le principe est clair : capter l’image d’une personne chez elle, sans son consentement, est pénalement répréhensible.

Article 226-1 du Code pénal — extrait
« Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait […]
2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé. »

Ce que cela signifie concrètement :

  • Si la caméra de votre voisin est susceptible de capter votre image lorsque vous vous trouvez dans un lieu privé (chez vous, sur votre balcon/terrasse privative, dans votre jardin clos), sans votre accord, l’infraction peut être constituée.
  • À l’inverse, ce texte vise bien l’image d’une personne « se trouvant dans un lieu privé ». Filmer un espace sans capter des personnes n’entre pas dans cette disposition telle qu’elle est rédigée.

Attention à une nuance importante prévue par la loi :

Article 226-1 du Code pénal — extrait
« Lorsque les actes mentionnés aux 1° et 2° […] ont été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu’ils s’y soient opposés, […] le consentement de ceux-ci est présumé. »

En clair : si vous voyez la caméra et que vous ne dites rien, la loi peut considérer que vous avez consenti. D’où l’intérêt d’exprimer rapidement et clairement votre opposition.


Les obligations de votre voisin

  • Ne pas capter votre image lorsque vous vous trouvez dans un lieu privé, sans votre consentement.
  • En pratique, s’il souhaite protéger son propre domicile, il doit orienter et régler son dispositif pour éviter de filmer vos espaces privés, et cesser toute captation litigieuse dès que vous vous y opposez.

À défaut, il s’expose à des poursuites pénales sur le fondement de l’article 226-1 du Code pénal (jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende).


Pourquoi agir vite

  • La « présomption de consentement » peut jouer contre vous si vous ne manifestez pas votre refus.
  • Les enregistrements peuvent être écrasés rapidement : mieux vaut constituer la preuve dès que possible (photos du champ de la caméra, captures d’écran, témoignages).
  • Plus la situation dure, plus il est difficile de faire cesser une habitude de captation.

Démarche conseillée (simple et graduée)

  1. Vérifier et documenter
  • Notez la position et l’orientation de la caméra.
  • Prenez des photos montrant que votre terrasse/jardin/fenêtre est dans le champ.
  1. Exprimer votre opposition sans ambiguïté
  • Informez votre voisin, par écrit, que vous refusez toute captation de votre image dans vos lieux privés.
  • Gardez une copie : cela neutralise la « présomption de consentement ».
  1. Mettre en demeure de mise en conformité
  • Exigez l’orientation ou le masquage du champ de la caméra pour éviter toute captation de votre image chez vous.
  • Rappelez la base légale: Article 226-1 du Code pénal.
  1. En cas de refus persistant
  • Déposez plainte en visant l’article 226-1 du Code pénal.
  • Joignez vos preuves (photos, échanges, constats éventuels).

À savoir : même les autorités sont strictement encadrées

Pour mesurer à quel point la captation d’images est sensible, notez que les caméras portées par la police municipale ne peuvent être utilisées qu’avec une autorisation préfectorale.

Article R241-8 du Code de la sécurité intérieure — extrait
« L’enregistrement audiovisuel des interventions des agents de police municipale est autorisé par arrêté du préfet de département […]. Cet arrêté précise le nombre de caméras […] et la ou les communes […]. »

Si l’usage est encadré pour les autorités publiques, un particulier n’a évidemment pas carte blanche pour filmer ses voisins chez eux.


En un coup d’œil

SituationVos droitsBase légale fournie
Votre image est captée chez vous (lieu privé) sans consentementAtteinte à l’intimité de la vie privée (infraction pénale)Article 226-1 du Code pénal
Vous ne manifestez pas votre refus alors que vous le pouvezConsentement présuméArticle 226-1 du Code pénal
Caméras des autorités (ex. police municipale)Autorisation préfectorale préalableArticle R241-8 du Code de la sécurité intérieure

Comment notre outil vous facilite la vie

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    • En quelques minutes, vous générez une mise en demeure adaptée à votre cas, argumentée aux bons articles, prête à être envoyée, pour faire cesser la captation et prouver votre opposition.

L’essentiel à retenir

  • Filmer votre image alors que vous êtes dans un lieu privé, sans votre consentement, est pénalement réprimé (Article 226-1 du Code pénal).
  • Ne rien dire peut être interprété comme un accord: exprimez très vite votre refus.
  • La voie amiable appuyée par une mise en demeure claire est souvent efficace. En cas d’échec, la plainte est possible.
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